Historique du LEUZEU
Un espace occupé depuis longtemps par les hommes. Dès la préhistoire, au paléolithique, les hommes sont présents à proximité. En témoignent des silex trouvés dans la petite grotte près du col du Leuzeu. L’occupation humaine est importante à l’âge du fer : un véritable village celte avec de nombreux tumulus est répertorié sur le plan de Sûzane. Le mot Leuzeu est d’ailleurs d’origine celte , du peuple des lingons dont la capitale est Langres ( nb. les Gaulois sont des Celtes ). Deux origines possibles à ce nom : - une source sacrée dédiée au dieu celte Lussovios ; - un lieu humide (comme Luxeuil). Dans les deux cas, le nom vient de la présence de l’eau. La découverte fortuite en 2015 d’une petite pièce de monnaie (un potin lingon à l’effigie des trois poissons) au bord du ruisseau près de la source voûtée a confirmé cette présence des Celtes au Leuzeu. Au Moyen-Age et au début des Temps Modernes, un premier texte de 1274 parle d’une grange monastique de Lusseu. Cette grange, utilisée par des paysans travaillant pour une institution religieuse, appartenait certainement au collège de chanoines du château de Vergy. Un deuxième texte de 1342 attribue le domaine aux ducs de Bourgogne (texte de l’intendant de la chastellerie de Lantenay où réside alors le duc de Bourgogne Eudes IV, Trulot de Rovrey, fixant le montant des fermages dus par les cultivateurs de Leusoy à la Saint Martin). Le duché de Bourgogne est rattaché au domaine royal en 1477 à la mort de Charles le Téméraire. C’est alors une famille langroise, les De Gastebois, qui se voit attribuer le domaine. Le premier, Thiébaut de Gastebois a été anobli par le duc de Lorraine en 1479, sans doute pour s’être illustré dans la guerre contre Charles le Téméraire et c’est Jean de Gastebois, maître des requêtes du duc d’Orléans qui fait construire vers 1650 le manoir fortifié dont il reste les vestiges. Le bien se transmet ensuite par les filles qui apportent en dot le domaine à des représentants d’illustres familles de la région : les de Berbis, de Saint Cyr de la Cley, Fardel de Daix. A la Révolution, le domaine est vendu comme Bien National mais il est récupéré par Catherine Courtot de Cissey, sœur de l’ancienne propriétaire, grâce à Napoléon. Par mariage, le bien entre dans la famille de Girval de Fleurey-sur-Ouche en 1872 qui se le transmettra jusqu’à nos jours. Le domaine, une cinquantaine d’hectares labourables, est cultivé par deux familles avant la Révolution, puis une seule aidée par de nombreux domestiques. Les derniers fermiers, la famille Dupaquier, partent en 1930 et les bâtiments sont alors à l’abandon et se dégradent rapidement. Pendant la guerre, un important maquis, le Maquis Liberté, s’installe dans le vallon du Leuzeu durant l’été 1944 et mène des actions de résistance dans la vallée de l’Ouche. Mais, dénoncé, il est attaqué par la Milice de Vichy le 30 juillet 1944. C’est la bataille du Leuzeu dont les résistants, bien armés grâce à un parachutage britannique, sortiront vainqueurs. Les bâtiments continuent de se dégrader et sont envahis par la végétation jusqu’en 2001 où commence une opération de sauvetage, individuelle au début, puis collective avec la création de l’association « Les amis du val de Leuzeu » qui achète une partie de l’ancien domaine de Leuzeu en 2010 et entreprend les travaux de restauration encore en cours actuellement.